« Lost in Carranza », perdu dans la drogue

En ce troisième jour de festival, nous avons visionné un court documentaire en compétition : « LOST IN CARRANZA » réalisé par Marin Troude.

Ce court-métrage est le témoignage d’un drogué: Pablo Carranza. Le réalisateur a choisi de plonger le spectateur dans sa psyché torturée. Pour cela son personnage se confesse au téléphone à son premier amour après être retombé dans un cocktail de drogues dures. 

Loin des clichés des films sombres sur la drogue, Marin Troude utilise des couleurs vives et de nombreux ralentis qui donnent au documentaire une tonalité de clip vidéo. 

La musique interprétée par Soko, porte le film et semble incarner le personnage. Voix grave et éraillée, la chanson parle des pensées du personnage qui mêle amour et drogue. 

Pablo Carranza roule sur son skateboard et la caméra le suit tandis que le personnage en voix-off s’adresse à son amour passé. 

Le skateboard devient le symbole de ce qu’il aurait pu être et qu’il n’est pas devenu, c’est aussi l’image d’un mouvement qui est contradiction avec l’image d’un drogué. 

Les couleurs vives renforcent cette impression de contraste entre ce personnage sombre, perdu dans les rues de San Francisco, qui a décidé de vivre dans un monde coloré. Les couleurs renvoient à un paradis artificiel tandis que la voix-off du personnage ramène le spectateur à la dure réalité.  

Pablo Carranza affronte le paradoxe de toutes les personnes dépendantes de quelque chose : il voudrait s’en sortir mais ne trouve pas l’énergie.  La part sombre de Pablo Carranza, son addiction aux drogues, sa schizophrénie, ses questionnements réussissent à occulter sa part lumineuse qu’il essaie pourtant désespérément de transmettre un spectateur. Un film définitivement très fort.  

Amandine HUBERSON

François THIEULLEN

Maral ISSAZADEH AHRANJANI

 

[Message tronqué]  Afficher l’intégralité du message