Ma’ Ohi Nui par Auréna Tho

Ma’ Ohi nui au cœur de l’océan mon pays

 » Là se montre un autre visage d’une colonisation contemporaine née des trente années d’essais nucléaires français en Polynésie. En confrontant l’esprit Ma’ohi à son histoire nucléaire et son présent fracturé, le film montre l’élan vital d’un peuple qui tente de ne pas s’oublier et qui, silencieusement cherche le chemin de l’indépendance.  »

ref :CEMEA

La réalisation du documentaire est très intéressante : des travellings nous sont proposés pour nous emmener, nous  montrer l’envers d’un décor qui se montre paradisiaque pour le monde occidental. Les plans larges mettent aussi en avant les paysages de l’île, comme les quartiers, la forêt et même la mer.

Le documentaire est constitué de beaucoup de contrastes comme les couleurs qui sont très froides, par opposition au climat tropical de Tahiti. Cela illustre certainement les répercussions de la bombe nucléaire. Il y a aussi des contrastes entre les lumières et les ombres. Ou même des personnages immobiles sur l’image mais qui parlent en voix-off.

On peut entendre différentes voix-off, différentes langues, notamment le tahitien, l’anglais et le français. Les musiques sont composées de très peu de notes, elles  accompagnent l’image. Par exemple l’arrivée du paquebot qui transforme une musique douce et apaisante en un son lourd et imposant. Comme pour faire entendre et pousser les spectateurs à se mettre à la place des habitants dérangés dans leur tranquillité.

 

Le documentaire est teinté d’une profonde peine. Le plus souvent on entend une dame, poète, qui incarne la représentation de tous les anciens, un porte parole. En voix-off,  elle dit regretter de ne pas avoir transmis aux plus jeunes le tahitien parlé depuis tant d’années. A l’école c’est le français qui est appris aux enfants. Les traditions se sont perdues peu à peu à cause de la colonisation française.

Les témoignages nous questionnent au sujet de l’inégalité, la pauvreté, la colonisation et l’incompréhension.

Certains témoins subissent des inégalités à cause de leur couleur de peau. Ils parlent de  »quartiers » pour ne pas dire  »bidonvilles ». Ils se sentent submergés par l’arrivée des métropolitains et en infériorité face aux occidentaux.

D’un point de vue culturel, on retrouve la beauté d’un peuple soudé et uni malgré tout les malheurs qu’il a subis.

Auréna Tho