Au travers d’images d’archives, de films de familles et surtout de photos de lavis à l’encre, Knutte Wester nous narre l’histoire de sa grand-mère. Petit Knutte écoutait non pas des histoires pour enfants mais plutôt l’histoire d’une enfance difficile et traumatisante? Hervo, la grand-mère est passée de foyers en refuges à l’orphelinat. En effet, sa mère était une « putain », c’est à dire ans la société suédoise du début du XX° siècle, une femme qui avait eu un enfant hors-mariage. Cette même femme, ballotée par la vie, deviendra une grande combattante des droits des femmes.
Ce film, lent (Morphée m’a même brièvement accueilli dans ses bras) m’a profondément bouleversé tant par sa dureté, par sa puissance émotionnelle mais également par sa description de la vie à Stockholm des années 1910. Son histoire, cette Histoire m’ont attiré au fond de ce trou glacé, noir et oppressant !
A la croisée de cette vie, ce non-mouvement cinématographique pour montrer la noirceur de la vie, m’a rappelé le film esthétique de Martti Helde, Crosswind, sortie en 2014, oeuvre qui traite du sort des Estoniens pris sous le joug stalinien. Le procédé cinématographique est différent mais l’absence de mouvement rend encore plus puissant notre réception de la douleur humaine mais également le dynamisme de la narration.
Simon Litou