Critique du film La chasse au Snark

02La chasse au Snark est un film documentaire réalisé par François-Xavier Drouet. Il nous plonge dans la vie d’une trentaine de jeunes vivant dans un centre appelé le Snark. Celui-ci se situe à La Louvière, en Belgique. Ce centre accueille en internat et en école des enfants et des adolescents jugés inadaptés au système scolaire classique et ayant des troubles du comportement. La plus grande partie de ces jeunes a un passé familial douloureux. D’autres cumulent de nombreuses difficultés : rester sage, se concentrer, dialoguer sans devenir violent avec un adulte ou un de leur camarade, etc.
On suit ces jeunes durant une année au sein du Snark. Le réalisateur filme des passages de la journée des adolescents, les rencontres avec leurs éducateurs, les conversations téléphoniques entre les jeunes et leur(s) parent(s) ou encore leurs altercations avec les autres pensionnaires. Certaines scènes sont tout simplement une discussion entre le réalisateur et un des jeunes ce qui s’apparente à une interview. La caméra nous fait ainsi entrer dans l’intimité de ces jeunes et nous dévoile leurs sentiments et leur ressenti face à leur comportement.
Le titre La chasse au Snark fait référence au récit sous forme de poème, du même nom, de Lewis Caroll. Cette histoire raconte la chasse d’un animal fantastique par des personnages délirants. On peut comprendre que ce sont les jeunes qui luttent et qui chassent leurs démons intérieurs afin de s’en sortir et de revenir à une vie normale.
Ce documentaire nous dévoile la vie d’adolescents quelque peu différents de ceux que nous côtoyons habituellement. Il nous permet ainsi de nous mettre à la place et de comprendre ces jeunes. À travers sa caméra, le réalisateur nous montre les difficultés qu’ont ces enfants et qui sont plus ou moins liées à leur comportement, leur vie de famille et leurs relations avec les autres. On découvre aussi à travers cette réalisation, le métier d’éducateur dans un centre comme le Snark et la complexité de la relation adolescent-adulte qui se tisse lentement entre les pensionnaires et les éducateurs et qui peut-être rompue à tout moment.

Morane Lebouteiller