On ne peut en sortir dans le même état dans lequel on y est entré. Spotless un court métrage marquant qui s’inscrit dans le quotidien de millions de femmes dans le monde. Ce court métrage anti-tabou réalisé par la néerlandaise Emma Branderhorst, montre la pression qu’ont les femmes en situation précaire ou non par les normes sociétales sur la gestion du phénomène naturel et mensuel appelé communément les règles. Entre moquerie, honte mais nécessité, on voit la vie de Ruby cette jeune adolescente qui souhaite seulement se protéger.
C’est un court métrage immersif avec des images qui se suffisent à elles-mêmes pour transmettre des émotions poignantes et qui nous plongent dans le quotidien difficile et précaire de Ruby et sa mère. L’argent manque réellement, on le voit et on l’entend par les conversations téléphoniques entre la mère et quelqu’un à qui elle doit de l’argent mais aussi dans la scène à la banque alimentaire.
Les règles ne sont pas cachées, ni sous-entendues, on les voit à l’image. Quand elle met son tampon dans les toilettes ou qu’elle nettoie sa protection usagée pour la réutiliser, ce sont des scènes chocs et impactantes pour un public qui ne connaît pas cette réalité des règles.
Ruby est une adolescente qui n’ose pas parler de tout ça à sa mère. Des moqueries qu’elle subit à l’école car elle saigne, elle demande des tampons à son amie mais pas à sa mère qu’elle sait en difficulté financière. Ruby fini par se débrouiller seule et voler ce qui montre le désespoir de la situation.
Finalement retenons une phrase, présente dans la dernière scène dite par la mère de Ruby à sa fille:
«Ce n’est pas ta faute»