« Wildhood », une véritable poésie

Cette fiction canadienne de Bretten Hannam fut un véritable coup de cœur. Celui-ci allie le beau à l’engagé dans un film choc, qui emporte totalement le spectateur dans un road-movie captivant. Plein de vie et d’émotions, il aborde des sujets délicats et difficiles, comme l’acceptation de soi ou la maltraitance familiale. Le réalisateur a en effet décidé de sublimer l’histoire de ces deux jeunes frères à l’aide de plans spectaculaires et d’une alliance son et lumière qui conforte dans l’idée que ce film mérite amplement de se faire connaître plus largement dans le monde entier.

 

Ce qui est particulièrement intéressant ici est dans mon opinion la diversité de relations humaines et de discussions que rencontre le trio de protagonistes tout au long de ce périple. Ce film parle aussi selon moi de la difficulté de communication entre chaque personne, qui est universelle à plus ou moins haute intensité. Lors de quasiment chaque interaction extérieure au trio, un malentendu a lieu et provoque une dispute plus ou moins violente. On s’identifie assez bien et c’est prenant.

 

Un des points phares de ce film est les nombreux choix cinématographiques, beaucoup de scènes sont presque muettes mais le talent des acteurs nous transmet de véritables émotions qui transparaissent parfois uniquement dans leurs yeux. On observe également des danses traditionnelles mi’kmaq que Pasmay accomplit. De plus, la bande-originale est magnifique et a été parfaitement choisie par le réalisateur ; en effet je pense que celle-ci fonctionne parfaitement avec le film. Enfin, les plans cinématographiques sont très bien choisis et ne sont pas du tout alourdissants et ajoutent vraiment du cachet esthétique à ce long-métrage. Tous ces éléments apportent un côté presque onirique m’ayant beaucoup plu.

 

Ce film est très engagé et traite avec au final, une belle histoire, plusieurs sujets difficiles. Par exemple, lorsque Lincoln décide de fuir son père en emmenant Travis dans sa fuite afin que la fratrie échappe aux violences qu’ils subissent. Cela nous sensibilise de plus aux conséquences psychologiques que peuvent avoir ces violences sur les victimes. Ensuite, le film évoque les difficultés à s’accepter tel qu’on est, ici avec l’identité sexuelle de Lincoln. Le contraste entre la violence du début du film puis la poésie du road-trip (même si des disputes ont aussi lieu pendant le périple, je trouve que ça n’a rien à voir avec la brutalité du début) est très présent mais ne choque pas.

 

Je vous conseille très fortement de voir ce film, qui aborde admirablement de nombreux sujets tout en dépeignant des relations humaines captivantes.

 

M