Après Sommeil d’Or, Davy Chou revient sur le grand écran avec Diamond Island son nouveau long métrage. Fiction documentaire, Diamand Island dénonce avec réalisme et parfois humour un nouveau Cambodge voulant à tout prix ressembler aux standards occidentaux.
Bory, 18 ans, jeune cambodgien gagnant une misère sur un chantier de Diamond Island retrouve un soir, lors d’une sortie avec ses amis d’infortune, son grand frère, Solei, dont il est depuis plus de cinq ans sans nouvelles. Bora est confronté à un nouvel univers, celui de Solei et de ses amis, la jeunesse un peu plus dorée de Diamond Island.
Admiratif de son frère et curieux de cette culture matérialiste dans laquelle ce dernier baigne, Bora se perdra entre deux mondes : celui des amitiés de toujours et celui plus artificiel – mais néanmoins tant fantasmé – où seulement ceux qui possédent existent. Bora nous rappelle le Nero de Rafi Pitts à la quête d’un monde plein d’illusions, celui de l’American dream dans Soy Nero. Bora comme Nero ont les mêmes rêves américains.
Il est important de souligner la mise en scène et le jeu d’acteurs travaillés avec brio par Davy Chou entre couleurs pop, travelling et plans larges, ces procédés donnent à l’image une place capitale comme indispensable à la signature des mots échangés. Dans ce film, il nous offre un jeu d’acteurs non professionnels locaux comme celui de Sabon Nuon (Bora), chauffeur de taxi dans la réalité. Nous retiendrons aussi le nom de Samnang Nut (Virah), inoubliable par ses techniques de dragues farfelues, bien dissimulées sous sa paire de tongs.
De son talent d’autodidacte et de sa passion, Davy Chou a créé un film nous rappelant que l’amour et l’humour ne résistent à aucune barrière et encore moins à celle de la pauvreté … encore faut-il ne pas y perdre sa place et garder en tête ce que l’on est. Diamond Island est à découvrir d’urgence dès le 28 décembre sur grand écran !
Ninon Louvet, 1ère L, Lycée Polyvalent Mézeray (Argentan)