Petit Festival est devenu grand

Tout Evreux ne parle que de ça. Du 1er au 5 décembre, tous les regards convergent vers un seul et unique endroit, le Cinéma Pathé. 11 ans déjà, que la ville grouille de vie et d’excitation le temps d’une semaine, et lui assure une notoriété nationale, sinon continentale. Retour sur cette « success story » avec Jacques Pellissier, programmateur du festival.

Les spectateurs affluent par centaine aux portes du cinéma. Evreux découvre avec gourmandise les premières friandises de son calendrier de l’Avent. Celles que lui procurent son Festival, et rassasient les boulimiques du 7ème art, jamais avare de nourriture culturelle. Et ceux-là sont caressés dans le sens de l’abdomen. Cette année, pas moins d’une soixantaine de films sont projetés dans les salles obscures ébroïciennes, dont 31 films en compétition.

Pourtant tout ne fut pas aussi rose pour le FFE (Festival européen du film d’éducation). Rome ne s’est pas construite en un jour. Le Festival d’Evreux non plus.

Mia Madre, le nouveau film de Nanni Moretti, projeté en avant-première mardi dernier.
Mia Madre, le nouveau film de Nanni Moretti, projeté en avant-première mardi dernier.

« Les premières années, seuls 20 à 30 spectateurs assistaient aux projections, c’était assez angoissant. »

Jacques Pellissier, raconte, presque nostalgique, les difficultés des premiers instants.« Au départ, seuls 20 à 30 spectateurs assistaient aux projections, c’était assez angoissant. Puis, on était quelque peu embarrassé vis-à-vis des réalisateurs, du fait des salles quasi vides ». Il aura fallu du temps, et de l’investissement. Et cinq années plus tard, alors qu’Evreux était révélée « ville la plus cinéphile de France » en 2005 par Télérama, le Festival décollait à son tour.

« Il y a eu une évolution sensible avec la nomination d’un créateur de publics. Il fallait entreprendre ce travail essentiel, d’aller chercher directement l’audience. Celle qui exerce au quotidien dans l’éducation ». Associations, établissements scolaires, administrations, tous vont apprendre à connaître le FFE et les films d’intérêt en lien avec leurs activités respectives.

Grand Festival et nouvellement « européen »

Aujourd’hui, 5000 à 6000 entrées sont estimées pour cette 11ème édition, quand on en dénombrait 1000 à 2000 il y a dix ans. D’ailleurs, les spectateurs sont content de rencontrer les réalisateurs, et les réalisateurs heureux de voir les salles pleines à craquer. « Il faut dire, c’est la première fois pour les réalisateurs qu’ils voient leur production sur grand écran. Ils sont davantage habitués à toucher un petit nombre, et pas sur des toiles de cinéma » précise Jacques Pellissier.

Autre signe qui ne trompe pas. Le Festival a nouvellement été rebaptisé, Festival européen du film d’éducation. Le plaçant automatiquement dans la liste des neuf autres festivals en Europe à être subventionnés par le programme Europe Creative. Un indicateur qui atteste de son ancrage durable dans le paysage culturel du Vieux Continent.

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Le défi pour demain ?

« Décrocher toujours plus d’exclusivités, afin de démontrer que le festival du film d’éducation, est un événement important ». Jacques Pellissier l’assure, présenter son film à cette occasion est une chance pour les réalisateurs, qui plus est quand on connaît la qualité des spectateurs (corps enseignant, personnel éducateur, etc.) « Parce que ces mêmes spectateurs sont susceptibles, par des initiatives personnelles, de projeter ces films par la suite » reprend t-il.

Avant de conclure, « le FFE, ce n’est pas seulement une projection ponctuelle, c’est aussi une pépinière de projections futures ».

Paul Le Du

Du 6 au 20 décembre, retrouvez les courts et moyens-métrages en compétition sur Vimeo FestivalFilmEduc.

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