Un cocktail d’émotions en 1h29
Mickey Peck (Camila Morrone) est une jeune adulte vivant avec son père, Hank (James Badge Dale), dans un mobil-home du Montana. Ce dernier, vétéran de l’Afghanistan, combat ses monstres, conséquences de la guerre. Alcoolique et dépendant des médicaments, ce père de famille est instable et il lui arrive de s’en prendre à sa fille. Sans mère, la famille manque de tout et, surtout, de joie. Les tensions et les retournements de situations sont de mise dans la vie de Mickey. Des moments de calme, en compagnie de Wyatt sont appréciables dans ce film plein de sentiments désagréables. Wyatt est un jeune pianiste très talentueux qui tombe rapidement amoureux de Mickey. Tous les deux ont des projets qui amènent à un dilemme cornélien, « son père ou sa vie ? », qui la poursuit une bonne partie du film. Mickey aimerait vivre son rêve avec Wyatt, « aller à l’Ouest » mais son père violent, lunatique et drogué et pourtant affectueux a besoin d’elle. Elle revient sur son choix de nombreuses fois et finit, à la dernière scène, par se décider. La scène finale est soulignée par une musique absorbante et envoûtante. Un sentiment d’incertitude s’empare de nous pendant le film et après sa fin. Le fait que les sentiments soient changeants sans forcément de raison renforce le sentiment d’incertitude. Les dialogues ne sont pas toujours savants mais ils expriment des sentiments forts, très forts.
Le jeu d’acteurs est tellement bon que je me suis cru dans un documentaire. L’histoire est éprouvante et fait réfléchir, l’histoire d’une jeune femme si dévouée à son père troublé psychologiquement qui ne lui rend pas.
Je conseille ce long métrage à n’importe qui voulant se prendre une claque de réalisme. Son histoire est belle et intéressante. Le premier film de cette jeune réalisatrice, Annabelle Attanasio, est parfaitement réussi. Il transmet parfaitement une multitude de sentiments puissants et nous fait croire que cette fiction est une véritable histoire vraie.