Valentina o la serenidad
C’est un long métrage de fiction qui aborde le thème du deuil durant l’enfance, il est réalisé par Angeles Cruz.
Ce film est impressionnant par plusieurs aspects. Tout d’abord, les images sont d’une grande beauté, l’environnement, les paysages qui sont mis en valeur par les personnages et dont l’inverse est vrai aussi. On se sent donc plongé dans le lieu et dans la vie des personnages. Au niveau de la réalisation, ce film est selon moi un sans-faute. L’histoire, quant à elle, m’a particulièrement plu. Je me suis très vite attachée au personnage de Valentina dans lequel je me suis un peu retrouvée.
Quand d’autres diraient qu’elle est naïve de croire que son père est toujours en vie, ou alors qu’elle est tout simplement idiote, je pense au contraire qu’elle a une vision bien plus complexe de la mort et une manière bien plus réfléchie, sentimentale et surtout bien plus personnelle de l’envisager. On peut diviser le long métrage en trois grandes parties : d’abord sa découverte et sa confrontation au monde de la mort, puis sa pensée corrompue par la réflexion du monde adulte, et enfin, la réconciliation et le renouveau entre deux visions des choses.
Les adultes décident que son père est mort dès lors qu’il n’a plus de présence physique. Mais à ses yeux, il est encore vivant. Elle continue de le faire exister en lui parlant par l’intermédiaire de la nature (chose courante dans la tradition précolombienne), quand les adultes décident de se conforter dans une vision simpliste de la mort comme une « fin », elle préfère la voir comme un commencement. Cette différence de point de vue n’est pas acceptée par le reste des villageois qui certainement, sans en avoir pris conscience, vont restreindre sa liberté psychique et physique et faire effondrer son modèle d’acceptation du décès et du deuil, l’empêchant ainsi d’avancer.
La fin du film est une réconciliation entre la fille et sa mère et donc le reste du village également. Elle reçoit l’équivalent d’une « autorisation », qui lui permet de continuer à vivre et à avancer. On peut dire que l’eau du dernier plan représente son père ou qui est un des intermédiaires entre elle et lui, mais qui symbolise aussi l’idée que la vie continue une métaphore entre le fait que son père ne soit pas présent physiquement en tant qu’individu, mais par un tout que représente la nature et l’eau qui n’est jamais fixe, mais en même temps toujours présente.