Trois films pour un florilège d’émotions

Ce matin, séance de trois films pour bien commencer la journée : Quelque chose de divin de Mélody Boulissière et Bogdan Stamatin, Le dernier visiteur de Camille Ponsin, et The weight of light d’Anna Hints. Au terme de cette heure et demie, les mots qui d’ordinaire peuplent ma bouche ont fui, laissant place à l’émotion brute. Moi qui suis si prolixe, un moulin à parole, je me retrouve démunie, pantois.

La séance s’ouvre sur The weight of light qui évoque le sort dramatique des femmes en Inde, dans un bidonville près de Dehli, sur une montagne de déchets. L’horreur du décor, de cette misère omniprésente alterne avec l’histoire de Surya qui comme des dizaines d’autres femmes est vendue à un futur mari qu’elle n’a pas choisi. Objet à vendre, à échanger, la jeune fille, dont l’innocence s’est bien vite envolée, est forcée par son père à se prostituer pour sa dot, pour payer le prix de sa geôle. Seul espoir dans ce marasme, un appareil photo qu’elle a ramassé dans les déchets. Son flash est une arme contre le monde hostile qui l’entoure, cette lumière soudaine est un bouclier, faible protection contre un monde qui ne la voit que comme une chose. Ce film est un bouleversement.

Plus léger mais tout aussi poignant, Quelque chose de divin met du baume au cœur. Entre animations, photos, et images documentaires, une magnifique histoire d’amour nous est narrée. Celle d’une jeune femme roumaine et d’un soldat mobilisé pendant la Seconde guerre mondiale, celle de deux jeunes gens dont l’amour inébranlable, ineffable ne pourra être vaincu ni par la guerre, ni par l’éloignement. Cet amour est malgré tout impossible, « leur destin était de ne jamais être ensemble ». Un film qui donne envie d’être amoureux.

Enfin, Le dernier visiteur parachève cette merveilleuse séance en mêlant mélancolie, attendrissement, humour, empathie. Un médecin perdu dans les monts du Forez visite ses multiples patients, ces personnes si âgées qu’on « n’écoute plus ce que leurs pauvres mains racontent » comme aurait dit Jacques Brel. Ce jeune médecin est un pied de nez à l’ambiance tchekovienne qui règne dans ces villages, entre solitude, insalubrité, sénilité, pathologie. Il refuse de laisser ces hommes et femmes dépérir lentement et seuls. Il refuse l’isolement, il refuse l’abandon. Sa douceur, son écoute, ses traits d’humour sont une bouffée d’air frais dans la morosité des destins qui s’échouent dans ces campagnes.

 

Ulysse Ammar – Jeune Ambassadeur des droits des enfants – Défenseur des droits

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