Benvenuti in Galera : le récit d’un projet fou

Vous avez faim ? Je vous invite à tenter l’expérience In galera, restaurant milanais original. Asseyez vous, faites votre choix parmi les plats raffinés et mets délicieux qui s’offrent à vous. Admirez la qualité du service, le professionnalisme du personnel, la légèreté du cadre. Petite originalité, le restaurant se trouve directement dans la prison de Bollate et la cuisine est préparée et servie par des détenus. Passez outre vos réticences et préjugés sur des détenus que vous imaginez violents, incapables de tout travail légal, et discourtois. Profitez de la nourriture et participez au reclassement de délinquants et criminels, soyez une pierre à l’édifice de leur avenir.
Bien que ça en ait tout l’air, vous n’êtes pas sur le guide Michelin mais bien sur le blog du FIFE.

Ce projet fou nous a été présenté dans un long-métrage documentaire de Michele Rho, Benvenuti in Galera, que j’ai eu la chance de visionner. Tout au long de cette œuvre nous suivons la création et l’aube de ce projet visant à améliorer la réinsertion des prisonniers et diminuer la récidive qui avoisine les 70% en Italie. La caméra alterne entre Silvia Polleri qui mène ce projet, et les différents prisonniers. Un focus particulier est fait sur Davide, le talentueux chef. Tous nous font par de leur joie de retrouver une dignité par le travail, leur discours laissant transparaitre la dureté de la vie en prison et l’envie de cuisiner, l’envie d’être utile.

Seul point noir au tableau de ce merveilleux documentaire, un léger manque de recul sur l’origine de la détention des protagonistes. Ce long-métrage semble vouloir occulter une partie essentielle du travail de la réinsertion : la réalisation par l’auteur de sa faute et des conséquences de celle-ci sur la société et les éventuelles victimes. La réinsertion, la deuxième chance implique nécessairement une faute initiale qui semble ici passée systématiquement sous silence, comme si elle était négligeable. Une vue d’ensemble plus nuancée en laissant transparaitre la part d’ombre de ses hommes, aurait été selon moi plus juste. Avoir fauté n’exclut pas le droit à une dignité, le droit à la réinsertion.

 

Ulysse Ammar – Jeune Ambassadeur des droits des enfants – Défenseur des Droits

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