« La femme du fossoyeur » est un long-métrage de fiction réalisé par Khadar Ahmed de nationalité somalienne, qui dure 82 minutes. L’histoire se déroule à Djibouti en Afrique du Nord-Est à notre époque et présente une famille, Guled et Nasra et leur jeune enfant Mahad. Nasra tombe malade et son opération est trop coûteuse pour la famille.
Le film est ponctué de silences mais les sentiments des personnages se retranscrivent sur leurs visages. Guled présente une mine sur laquelle se lisent l’incompréhension et le sentiment d’impuissance. La souffrance est au cœur du récit , la douleur de la femme est exposée sur fond de musiques qui évoquent le continent africain, d’une ambiance solennelle, intense et tragique. C »est une histoire « d’amour et de mort » comme le décrit le présentateur du film au festival. Le personnage ira jusqu’à presque trahir ses valeurs, dépassé par les évènements, et part en expédition au péril de sa vie pour sauver sa femme. Nous avons également accès à la vision du fils, qui lui non plus ne comprend pas la situation et tente tout ce qu’il peut pour sauver sa mère. Son sort est attristant pour le spectateur qui observe un enfant qui se retrouvera seul et dans la misère. La pauvreté est mise en avant dans le film, ou sauver une vie est payant. De beaux plans de la savane et des fêtes représentées illustrent le film, contribuant au tragique des évènements. Les souvenirs des moments joyeux et de la rencontre entre Guled et Nasra sont touchants et montrent un amour véritable qui ne pourra durer éternellement.
Wanda Hauguel