Nirin

Pour son deuxième court-métrage, Josua Hotz s’empare en 2015 d’un problème inhérent à son pays natal Madagascar : la stigmatisation des mères célibataires.

L’histoire est vue à travers les yeux d’un petit garçon de six ans, Nirin. Aîné d’une fratrie de trois enfants, il vit dans un village frappé par la pauvreté. Un matin, sa mère le réveille et annonce qu’ils partent pour un voyage dont le petit garçon ignore l’issue. Dès lors, la caméra épouse le regard de Nirin de manière plus insistante et reflète ses interrogations.

Josua Hotz nous donne à voir le désarroi d’une femme qui à l’image d’autres mères célibataires de l’île se retrouve stigmatisée du fait d’avoir été abandonnée par son mari. Une scène du film illustre la condamnation dont elles font l’objet : alors qu’elle voyage en bus avec ses enfants, l’un d’entre eux se met à pleurer et provoque l’agacement de certains passagers quand l’un d’eux lui dit qu’elle ne sait pas s’occuper de ses enfants. Le spectateur comprend alors toutes les difficultés qu’il y a à élever seule ses enfants quand on est une femme à Madagascar. Le réalisateur parvient ensuite à instaurer une tension croissante : les silences de la mère se font plus longs, les cris des enfants résonnent à l’arrière de la voiture et le recours quasi systématique au plan rapproché accentue ce climat anxiogène.

Comme Nirin, le spectateur redoute une fin dramatique. Ce sentiment est confirmé par la suite cependant la brutalité de dénouement laisse amer et dérouté le spectateur en quête d’exploration.

 

Antoine Josse et Sidonie Gomont

Lycée Jean Rostand de Caen

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