Un Cambodge poétique devant la caméra de Davy Chou
Davy Chou avec Diamond Island signe sa première fiction, filmée au Cambodge, dans le pays d’enfance de ses parents. Un retour aux sources pour comprendre la jeunesse Cambodgienne. Avec un casting d’acteurs amateurs triés sur le volet, et repérés par Davy Chou lui-même, pour faire vivre les personnages qui n’existaient que dans sa tête.
Un film qui relate l’histoire de Bora (Sobon Nuon), qui quitte le village de campagne de sa famille, pour fuir la pauvreté et devenir ouvrier sur Diamond Island, un futur complexe immobilier pour la haute bourgeoisie.
Un film entre histoire d’amour et d’amitié, tout cela bercé de rêves, d’espoirs, de désillusions et de désir de confort matériel.
Diamond Island est un film complexe traitant de la famille, des inégalités sociales et de la société de consommation. Sans aucune leçon de la part du réalisateur, sans regard de pitié, seulement avec la vérité du jeu des acteurs et son inspiration de la vie réelle. Avec une jeunesse cambodgienne pas si différente de la jeunesse occidentale. Un film dans lequel Davy Chou fait confiance à l’intelligence du spectateur pour comprendre les enjeux du film, le principe d’acculturation.
Un film avec un contraste de lumière épatant, avec une alternance entre la lumière du jour et les lumières de la nuit qui nous transportent dans deux univers différents. Un film avec une mise en scène atypique et de superbes images grâce notamment aux travellings arrières et aux gros plans renversants.
Davy Chou réalise une belle performance qui change les codes du cinéma cambodgien.
Laurine Joly, lycée Jean Rostand Caen