Soleil de Plomb

Soleil de Plomb est un long métrage, sortie en salle le 17 Mai 2015 et premier film du réalisateur croate Dalibor Matanic.

Ce film, comme à la manière de Pulp Fiction, raconte différentes histoires contenant des liens, plus ou moins évident et explicites, entre elles; mais il diffère de celui-ci dans le sens où les histoires racontées sont des histoires d’amour, chacune traitant ce sujet de manière différente (la guerre, le désir, la nostalgie, toujours dans une optique d’amour impossibles) et se déroulant à des époques différentes (en 1991, 2001 et 2011).

Ce schéma de narration, original, ainsi que le fait que, bien que les histoires n’aient que peu de points communs dans leur déroulement, les deux personnages principaux soient joués par les mêmes acteurs, donne une grande partie de son intérêt au film, tant par la très grande richesse du scénario que par celle du jeu des acteurs, qui transmettent extrêmement bien les émotions, de la plus infime (comme la gêne) aux plus fortes (le désespoir, le désir, l’amour..). Les histoires racontées dans ce film se déroulent beaucoup en relation avec la guerre des Balkans, (par l’amour entre deux personnes de camps opposés, ou par la tentative de se « reconstruire » après cette guerre fratricide).

Mais ce film, loin d’être une « simple » histoire d’amour, est extrêmement dramatique. En effet, dans chacune des trois histoires, la tristesse (poussée parfois jusqu’au désespoir), la mélancolie, voire la mort, sont extrêmement présents, voire dominants. Ces émotions sont portées tout autant par le jeu des acteurs, par les choix de mises en scènes (par exemple, par l’absence de musique contribuant à accentuer l’impact des paroles, des émotions, voire tout simplement du silence), où par les fins ouvertes et dramatiques, qui nous laisse imaginer le pire pour les personnages, où tout du moins un simple désespoir.

Le fait que les acteurs principaux soient les mêmes, et comme de plus en plus « abattus » et ayant perdu le goùt de vivre (bien qu’il n’est censé n’avoir aucune relation directe entre les histoires), renforce l’idée de nostalgie, et d’un temps passé et irréversible.

Pour conclure, ce film extrêmement touchant, et original en de nombreux points, et abordant de nombreux sujets sensibles (la guerre, la sexualité, la mort..) est très touchant, et est un film à voir, car propose une vision différente sur la guerre, et presque sur le cinéma en général.

Hugo Deblock.

(Voir la fiche du film sur le site du festival)

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