Retour sur le parcours jeunes critiques

Atelier mené par Jean-Pierre Carrier, Agnès Hallet, Max Belvisee, Lullaby Bonnerot, Alexandre Agnès et Yannick Sébastien

Pour la deuxième année, le festival a accueilli un parcours de formation à l’écriture de critiques de films. Il s’adressait à une vingtaine lycéens venant de quatre établissements : le lycée Schuman-Perrer de Le Havre, le lycée Georges Brassens de Neufchâtel-en-Bray, le lycée Mermoz de Vire et le lycée Senghor d’Évreux. Ce projet s’inscrit dans le cadre du partenariat entre le Festival du film d’éducation et le Prix Jean Renoir des lycéens. (Le Prix Jean Renoir est organisé par la Dgesco, l’Inspection générale de l’Éducation nationale, Canopé, le CNC, la Fédération nationale des cinémas français et les Ceméa).

L’un des objectifs principaux de ce parcours est de voir des films collectivement. Cette démarche s’inscrit dans une pratique inhabituelle qui va permettre aux jeunes de pouvoir ensuite échanger sur ce qu’ils ont vu à travers leur ressenti et les émotions que leur aura procuré le film. D’autre part, voir des films dans le cadre de ce festival, c’est voir des œuvres que l’on n’a pas l’habitude de voir dans le circuit commercial.

Déroulement

L’accueil dans les locaux du centre universitaire d’Évreux était un premier contact, une présentation de la démarche, des objectifs et une première libération de la parole autour d’un échange informel sur le cinéma et la critique : « Quel est le dernier film que vous avez vu ? », « Quel est votre réalisateur préféré ? », « Que signifie le métier de critique pour vous ? », etc.

Après quelques séances de projections, le groupe à engagé son travail critique dans les locaux de Canopé (réseau de création et d’accompagnement pédagogique) par des prises de paroles autour du ressenti inspiré par les films vus.

Après une prise de recul par rapport aux émotions, apparaissent des éléments d’argumentation pour appuyer nos premières impressions. C’est à travers le groupe que la magie s’opère car l’écoute, si elle est réciproque, permet de mieux saisir la signification et la portée de sa propre parole. S’efforcer de comprendre les autres pour mieux formuler son point de vue.

L’éducation critique c’est aussi choisir les films que nous allons voir. Des groupes se sont formés en fonction des intérêts de chacun.

photo 1(4)Pour le travail rédactionnel les lycéens étaient invités à lire et repérer les différents éléments constitutifs d’une critique de cinéma. Éléments qui ont été ensuite mutualisés en grand groupe pour former une première production collective.

L’atelier se constitue aussi de petits jeux d’écriture pour s’échauffer et se rassurer sur sa capacité d’écrire avec quelques contraintes. Nous finissons cet atelier par la rédaction, seul ou en duo, d’une critique sur un film au choix, vu dans le cadre du festival.

Après la rédaction des critiques, une lecture collective est proposée pour ceux qui en ont envie. Initiative qui s’approche déjà de la fin mais qui montre qu’une critique est un objet construit qui fait appel à une documentation, une argumentation, qui comprend certains passages obligés, qui s’adresse à un public, qui comporte un parti pris, etc.

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La formation c’est aussi des rencontres avec des réalisateurs.

Aline Dalbis co-réalisatrice du film 300 hommes a échangé avec les jeunes autour de sa démarche et de son métier.

En résumé, critiquer des films, aiguiser son regard face au récit cinématographique, s’interroger sur la puissance sémiologique des images, c’est s’éduquer à un regard critique sur les médias en général dans une société où ce moyen de communication/expression est omniprésent.

Alexandre Agnès

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