« Vie scolaire » : peinture contemporaine et naturaliste des mœurs de jeunes d’aujourd’hui

En ce deuxième jour de festival, nous avons visionné un moyen métrage « Vie scolaire », film en compétition.

Ce documentaire réalisé par Clélia Schaeffer décrit les « petits » et « grands » problèmes que peuvent rencontrer les collégiens dans leurs établissements. C’est un défilé de pleurs, de plaintes et de rires dans le bureau de Madame Sahnoune, Conseillère d’Education (CPE) d’un collège public parisien.

La force de ce documentaire est de présenter deux aspects, l’un évident, l’autre plus subtilement présenté : d’un côté il traite des sujets et des problèmes importants de la jeunesse d’aujourd’hui tels que l’orientation, les conflits, la religion, la pression scolaire et la sexualité. D’un autre côté, il souligne l’importance d’un groupe pédagogique efficace au sein d’un établissement.

Témoignage

Ce documentaire est un témoignage et un exemple de relation saine et d’égal  à d égal entre les élèves et leur CPE. Il n’y a pas d’autorité mal placée ni de jugement de valeur mais plutôt la volonté de s’adapter à une nouvelle génération qui rencontre de nouveaux problèmes.

Nous avons pu rencontrer et questionner Clélia Schaeffer sur la réalisation et la diffusion de son œuvre au sein du collège. Tout a commencé par une émission de France Culture consacrée à une CPE. L’idée de créer ce documentaire lui est alors venue. Madame Sahnoune a été choisie en raison de ses qualités humaines, en particulier son écoute et son amour pour les 450 élèves du collège. Pendant cinq mois la réalisatrice a tourné dans le bureau de cette CPE environ deux à trois fois par semaine. Les élèves habitués n’ont pas rencontré de difficultés particulières à se confier à leur CPE tout en étant filmés. Néanmoins, lors de la séance question/réponse nous avons découvert que certains problèmes rencontrés par des élèves se sont aggravés.

Des progrès à faire

Par exemple Charlie qui ne s’attache pas à un genre particulier, parfois homme, parfois femme, subit depuis longtemps du harcèlement scolaire. La diffusion du moyen métrage a fait redoubler les critiques. La réalisatrice n’a pu que constater l’incapacité de l’équipe pédagogique d’intervenir efficacement et donc parvenir à mettre un terme au harcèlement.

Un sondage réalisé au sein d’un autre établissement montre que, sur 365 élèves, 51 % pensent que l’accompagnement et l’aide quotidienne des personnes harcelées dans un milieu scolaire ne sont pas suffisants. Il reste de nombreux progrès à faire.

Amandine HUBERSON

Maral ISSAZADEH-AHRANJANI

Lycée François 1er , Le Havre

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