
Tatami parle d’une athlète iranienne Leila Hosseini participe aux Championnats du monde avec l’espoir de remporter la médaille d’or. Mais lorsqu’elle voit qu’elle devra affronter une adversaire israélienne, elle se retrouve bloquer entre deux choix. Franchement, Tatami c’est un film qui m’a vraiment surprise. Au début je pensais que ça allait être juste un film de judo mais en fait pas du tout : c’est hyper intense, stressant, avec l’aspect politique qui nous fait comprendre que le monde est loin d’être dans les mêmes conditions pour tous.
Depuis la Révolution islamique de 1979 le régime ne reconnaît pas l’État d’Israël. Et cette hostilité se répercute sur le monde du sport comme on peut le voir car lorsque Leila risque d’affronter en final une athlète Israélienne dans un tournoi international, l’État Iranien exige d’elle qu’elle se déclare blessé, qu’elle abandonne, ou qu’elle perde volontairement pour éviter le duel.
Et ce, peu importe son talent, son travail, ou sa chance unique d’obtenir un titre mondial. Leila n’est plus seulement une athlète mais devient un pion dans une bataille politique qui la dépasse. Cela m’a particulièrement touché surtout quand on nous montre dès le début l’effort que elle est prête à faire pour réussir. Par exemple lorsque elle pédale pendant 20 minutes pour rentrer dans la catégorie -60Kg.
Leila se retrouve alors bloqué dans un dilemme entre obéir à son pays et renoncer à son rêve ou désobéir mais risquer l’exil, la perte de tout, et mettre en danger sa famille. Leila n’a donc pas seulement peur pour elle-même mais aussi pour les personnes qu’elle aime.

En refusant d’abandonner, Leila affirme son identité et son droit d’exister en tant qu’individu. Leila incarne ce courage silencieux de celles et ceux qui choisissent la vérité et la liberté. J’ai adoré le fait que ce soit en noir et blanc, ça permet de mieux retranscrire la tension. On sent qu’elle veut juste pratiquer son sport, tranquille, mais tout le monde lui met la pression, son pays, les officiels, même sa propre coach. Ce qui m’a touchée, c’est qu’elle veut juste se battre honnêtement, mais elle a toute une nation qui essaie de contrôler ce qu’elle doit faire ou pas. C’est un film qui prend aux tripes, j’ai senti l’émotion, l’injustice, et surtout le courage de Leila. Notamment avec les moments où l’écran est plongé dans le noir avec pour seul son la respiration de Leila au bord de l’étouffement préférant mourir que abandonner son combat. Ca m’a fait réfléchir sur la liberté, le contrôle, et sur le fait que certaines personnes n’ont pas le droit de décider pour elle-même.

De BOUMEDOUHA Mathilde
