I Died In Irpin : La guerre dans les yeux de ceux qui l’ont vécu

« I Died In Irpin » est un court-métrage d’animation de 11 minutes ainsi qu’une autobiographique dans laquelle Anastasiia Falileieva raconte ce qu’elle a vécu au tout début de la guerre en Ukraine. Pendant les premiers jours de l’invasion russe, en 2022, quand tout s’est effondré d’un coup pour des milliers de familles. Avec son copain, elle a quitté Kyiv pour retourner voir la famille de ce dernier. Mais ils se sont retrouvés coincés à Irpin, une ville qui a été bombardée presque tout de suite et qui était au cœur des premiers bombardements. Ils ne savaient pas s’ils allaient s’en sortir mais l’autrice refuse de retourner dans sa famille par amour pour son petit copain.

Dans ce court-métrage j’ai eu cette impression de contrôle du petit ami sur la protagoniste, notamment avec la métaphore des mots sortant de sa bouche de façon désinvolte. L’autrice m’a beaucoup touché car elle était prête à tout par amour. Un amour qui paraissait non réciproque, ou au contraire juste la réalité de l’amour tel qu’il est sans que Falileiva n’essaye de l’idéaliser. Comme dans les films où le petit ami aurait dit de fuir pour la sauver, et non la garder égoïstement. Elle nous montre ce qu’elle a vécu sans se bercer d’illusions.

Finalement, Falileiva réussit à les convaincre de s’échapper avec le dernier convoi d’évacuation. Lors de cette scène, on la voit prier pour la première fois. Depuis, elle dit qu’une partie d’elle est “morte” là-bas non de façon factuelle, mais comme si ce qu’elle avait vécu l’avait changée pour toujours.

Elle parle également de ceux qui au contraire on fait le choix de rester. Car dans les périples de la guerre tu n’acceptes pas forcément ce qui passe et nombreuses sont les personnes qui préfèrent rester dans l’attachement de leur chez-soi plus tôt que de devoir tout reconstruire. On préfère souffrir dans ce qu’on connaît plutôt que d’être heureux dans l’inconnu.

L’animation est faite au charbon, un style un peu flou, tremblant, et ça donne vraiment l’impression de regarder des souvenirs qui reviennent par morceaux, comme quand tu te rappelles quelque chose de traumatisant et que rien n’est clair. À cela s’ajoute des photos et vidéos prises elle-même durant sa tragédie qui renforce cet effet de réel.

Même s’il est très court, le film est super fort émotionnellement. Ce n’est pas un documentaire avec plein d’explications. C’est juste quelqu’un qui raconte sa peur, son choc, et comment la guerre lui a volé une partie de sa vie. C’est simple et vrai. Ça montre que derrière ce que l’on nous montre, il y a de vraies personnes qui ont tout perdu. C’est important d’aller voir Died In Irpin car ça donne la voix à une personne qui a vraiment vécu l’enfer.

De BOUMEDOUHA Mathilde

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