Notre avis sur Inchallah

«  Inchallah un fils » est un long métrage fictif jordanien réalisé par Amjad Al Rasheed. Au cours de ce film, nous suivons l’histoire de Nawal, une épouse et mère d’une petite fille. Cette famille habite dans un quartier populaire où la religion a une place importante. Lorsque son mari décède dans son sommeil, Nawal doit faire face aux dettes que celui-ci lui a laissé ainsi qu’à l’injustice d’un système juridique extrêmement patriarcal où la famille du défunt hérite de ses biens en cas d’absence d’un descendant masculin. Afin de gagner du temps, il lui faut prouver qu’elle attend un enfant de son mari.

Cette œuvre cinématographique nous projette brusquement dans un univers injuste, inégal et oppressant. Le sentiment d’impuissance éprouvé par Nawal est palpable, quasiment suffocant. On assiste au combat d’une femme pour sa liberté, son indépendance et son intégrité. On voit Nawal lutter jour après jour afin de payer ses dettes et de conserver la garde de sa fille que son beau-frère tente de lui retirer et on s’attache à cette femme dont le seul souhait et de pouvoir faire ses propres choix. C’est un film touchant, d’une grande sensibilité et qui dépeint admirablement le quotidien de centaines de femmes. Ce film soulève de nombreuses thématiques, presque fondamentales comme l’avortement, le système juridique inégal, le harcèlement de rue, le poids de la religion sur les femmes, la société patriarcale… C’est un film qui pousse à la réflexion et qui possède une réelle dimension émotionnelle. Les personnages sont profonds, complexes et les liens qui les relient sont explorés avec talent. Le film se clôt sur une note d’espoir, montrant Nawal qui, peu à peu, reprend les rênes de sa vie.

Le premier mot qui nous est venu à l’esprit est « bouleversant », ce film nous fait réellement prendre conscience de la situation de ces femmes, décrite mais rarement mise en évidence. Nous avons beaucoup aimé l’espoir qu’il y a à la fin et le fait qu’elle commence à prendre sa vie en main. De plus un autre sentiment fort produit par ce film était celui de l’impuissance on avait envie de hurler à cette femme : « bat toi »  ,« soit forte », « tu est courageuse » !

Nous avons également apprécié la simplicité des images, les prises de vues centrées sur les personnages donnent de l’impact aux scènes. Il n’y avait que très peu de musiques et sur certaines, quasiment pas de fonds sonores

Globalement bien que ce soit un film amateur il est très bien réalisé, nous l’avons beaucoup aimé et nous vous le recommandons !

 

Françon Mélissa, Boënnec Lison, lycée François 1er (le Havre)

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