Le court-métrage Spotless (sans tâche) réalisé par la néerlandaise, Emma Branderhost est un film choc : on découvre que toutes les femmes n’ont pas les moyens financiers de s’acheter des protections hygiéniques, en particulier les adolescentes. C’est une fiction, mais c’est une histoire réelle : on en oublie peu à peu la fiction, tellement le jeu des acteurs est bon.
On découvre les règles vues par les femmes qui n’ont pas d’argent, alors qu’on ne voit pas ce problème tous les jours. Ruby le personnage principal vit cette situation compliquée comme toutes les adolescentes car c’est un phénomène naturel. Les règles sont encore plus complexes à vivre lorsque l’argent manque cruellement pour s’acheter les protections nécessaires. On peut voir dans ce court-métrage que Ruby ne peut pas s’en acheter seule, le prix est très élevé pour elle, et elle est prête à en voler. Elle essaie d’en parler à sa mère qui ne l’écoute pas, elle est absente pour elle et la laisse se débrouiller seule. Les serviettes hygiéniques et les tampons devraient être totalement gratuits pour que chaque femme puisse en bénéficier car elles n’ont pas choisi d’être une femme.
Les images sont très parlantes, les paroles deviennent inutiles pour décrire sa détresse : le papier enlevé de sa culotte plein de sang, le vieux tampon lavé dans le lavabo, la jeune fille qui sort du cadre après les ricanements des garçons sur son legging taché : « Ah, ah tu saignes ! ». Nous, les filles on réalise notre chance, quand c’est le cas, d’avoir une mère qui est présente et attentionnée et qui a les moyens financiers de nous aider. Les garçons se moquent de cette jeune fille alors que ce n’est pas censé être un tabou, c’est naturel et malgré cela ils l’humilient. Cette réaction ne devrait même pas exister dans notre société. En voyant ce genre de réaction on est tous mal pour elle, Ruby doit ressentir un mal être tellement fort et à aucun moment on n’aimerait être à sa place.
On ressent beaucoup de compassion et d’empathie pour cette adolescente. Ce court-métrage permet de nous sensibiliser sur le coût de cette protection essentielle à toutes les femmes : certaines ne peuvent même pas s’en acheter. Elles en arrivent même au vol alors que c’est une nécessité car sans ses protections, elles tachent chaque vêtement qu’elles portent et perdent toute dignité.
Naëlle Tessier
