La vie sexuelle de Mamie est un court-métrage de 13 minutes créé par Urska Djukic et Emilie Pigeard. C’est un documentaire animé avec des dessins où une femme parle de son enfance, des violences et de l’abus sexuel de son père sur sa mère et de sa vie en tant que femme en Slovénie.
Le court-métrage commence avec la femme qui nous raconte sa vie. Elle nous explique que la femme est censée rester à la maison, toujours s’occuper de la cuisine, du ménage, être une bonne femme au foyer et une bonne mère. L’arrivée de trois enfants, dont la femme qui parle, n’arrête pas le père et force encore sa femme à avoir des rapports sexuels, mais elle refuse. Il lui court après, l’attrape (il est représenté en géant et habillé alors qu’elle est représentée petite et nue), la fouette et la viole. Ce moment heurte la jeune fille et elle s’enfuit en pleurant. Face à un écran noir, aucune image, des bruits se font entendre: d’un côté des plaintes et des pleurs venant d’une femme et de l’autre un souffle lourd et des grognements venant d’un homme. Les dessins reviennent et la femme reprend en expliquant qu’elle avait essayé de parler de son mal aux autres femmes de son entourage, mais qu’elles lui disait « d’ouvrir les jambes, de ne rien faire » ou « d’utiliser de la graisse de porc » était les seuls moyens de ne pas avoir mal. Elle se fait également réprimander par l’église de ne pas satisfaire son mari, de l’empêcher d’avoir du plaisir pour la simple raison qu’il n’a pas eu de rapports sexuels avec elle depuis un moment. Elle finit par une simple phrase: « Au bout d’un moment on s’y habitue ». Ces femmes ayant subit tellement de violences, ne comprenaient pas pourquoi elles devaient les subir, normalisant au fur et à mesure du récit ses actes devenus quotidiens.
Cette histoire se passe peut-être en Slovénie et au XXème siècle mais ça ne s’arrête pas là: les viols, les abus sexuels et tout ce qui touche au non consentement est présent dans chaque pays et encore à notre époque. Le viol conjugal existe toujours et même en France ( Chaque année en France, 225 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles au sein du couple – cf Ministère de l’intérieur et des Outres-mers, 23 nov. 2018 ).
De Alice Duigou–Lemonnier