Selon le Larousse, l’alcoolisme se définit par une « dépendance à l’égard de l’alcool », c’est un sujet actuel de notre société, pouvant prendre place dans différentes formes d’art.
A travers des œuvres cinématographique, tel que « Cœur Vaillant » de Nastasja Cavene, court métrage de 4 minutes traitant des souvenirs d’un enfant maintenant adulte ayant grandit avec un père alcoolique.
Mais encore le film « Drunk » long métrage, réalisé par Thomas Vinterberg suivant l’histoire de 4 amis, professeurs de lycée choisissant de garder un taux d’alcool dans le sang constant pour en étudier les effets sur leurs compétences sociales et professionnelles.
Dans ces deux films, le sujet est traité de manière similaire, les personnages sont différents mais avec une histoire semblable ; ils passent tous des moments de joie où l’alcool semble sans importance mais se trouve noircis par les excès de colère d’eux ou de leurs proches. Ils développent leurs histoires sur la longueur (malgré la différence de temps) faisant dérouler de la partie la plus claire de la vie de ces protagonistes jusqu’à la plus sombre ; l’ambiance générale se dégrade au fur et à mesure que les films avancent. Pour autant, le sujet est traité de manière singulière que ce soit dans le format : Un long métrage contre un court métrage, ou même les rythmes des films se trouvent ici différents, « cœur vaillant »se trouve avoir un rythme plutôt calme. Il nous fait suivre une histoire composée de souvenirs d’enfant, contée par une voix douce. Tandis « Drunk » a un rythme plus effréné, les musiques rapides et les différentes actions violentes (verbales ou physiques) le rendant plus dynamique.
Ces films dépeignent une certaine vision de l’alcoolisme. L’addiction est représentée à travers une histoire devenant de plus en plus tragique, où les effets néfastes de l’alcoolisme ont un impact sur leurs entourages, et la personne dépendante.
L’art pictural vient aussi ajouter sa propre représentation de l’alcoolisme, notamment au travers de l’œuvre réalisée par l’artiste Edgard Degas intitulée « L’Absinthe » (1875-1876).
Cette œuvre a pour objectif de dénoncer l’alcoolisme de l’époque comme le faisait déjà des écrivains tel qu’Émile Zola. Il écrira son roman « L ‘Assommoir » qui a pour thème centrale les répercussions de l’alcoolisme sur la vie quotidienne.
L’air morne des deux personnages principaux, et les couleurs utilisées par l’artiste (ternes, pâles,..) donnent un effet maladif au tableau. Les personnages possèdent également ce teint qui peut tout à fait s’identifier au teint malade de l’alcoolisme. En effet, dans les symptômes liés à cette addiction on retrouve le teint jauni qui est peut être apparent dans ce tableau.
On peut voir facilement que cette œuvre est faite pour donner une image péjorative de l’alcool.
Cet art dénonciateur expose de manière plus figée l’alcoolisme que le cinéma. Là où un film exprime par des images en mouvements, des musiques, des sentiments partagés aux spectateurs jusqu’aux acteurs, l’art pictural renvoie quelque chose de singulier, immobile mais pour autant, puissant en sens. Il transmet de nombreuses émotions par les couleurs, l’agencement ou la position des personnages dans le tableau.
Malgré tout, si nous revenons sur le cinéma, la double lecture de « Drunk » peut laisser réfléchir le spectateur. Ce film pouvant être considéré comme une apologie de l’alcool si on le regarde sous l’angle que l’addiction ne prend pas fin quand le film se termine et que les personnages ne semblent pas affecté par ses dégâts outre mesure.
L’apologie de l’alcool peut aussi se retrouver plus facilement dans l’industrie musicale. Des dizaines de chansons étant plutôt à la gloire des effets de l’alcool, souvent associée au bonheur ou la folie de la fête.
« My alcoholic friend » (2006) reprenant l’idée de se complaire dans la situation de l’alcoolisme sans rien y faire pour en sortir. Il donne l’idée d’une situation assez supportable ou normal pour être accepté au quotidien plutôt que combattu.
De nos jours, les chansons faisant la gloire de l’alcool existent toujours, touchant principalement les jeunes. En France, 44% de personnes ayant 17 ans déclarent un alcoolisme fort pendant au moins la période d’un mois*.
Il existe aussi des chansons n’en faisant pas la gloire. La chanson « Sippy cup » (2015) de Melanie Martinez le démontre bien. Si nous citons une des lignes connue de la chanson :
« He’s still dead when you’re done with the bottle ». (« Il est toujours mort quand tu en as fini avec la bouteille »)
Elle peut être vu comme l’expression de « l’inutilité » de l’alcool sur les situations affligeantes (ici le deuil).
L’alcoolisme se dépeint de deux manières dans cette industrie, péjorative et « méliorative », laissant surtout l’auditeur l’interpréter à sa façon, le message pouvant passer dans les deux sens.
L’art expose cette addiction de toutes les manières possibles, certaines manières de la représenter étant plus tranchées que d’autres.
Le cinéma peut nous montrer de manière plus aisée un portrait négatif de l’alcool grâce à des histoires et images en mouvement.
L’art pictural peut aussi le rejoindre même si l’interprétation d’une œuvre reste propre à celui qui la regarde.
Selon moi, l’industrie de la musique reste le moyen le plus flou de prévention, une musique n’ayant que des images mentales que se crée l’auditeur, son message pouvant se fausser ou être mal interprété. La musique faisant appelle aux sentiments personnelles d’une personne pendant l’écoute, sans appui visuel, il est facile que les opinions ou interprétations diverges dans des directions complètement différentes, faisant même, parfois, perdre aux paroles le sens initial.
On pourrait se demander si la représentation de cette addiction va évoluer dans les arts. En étant peut être davantage interprétée comme un bon moyen d’échapper au malheur ou un divertissement sans conséquences, et ayant également plus d’œuvres pouvant être traduit comme son apologie.
En complément de cet article, je vous propose un site de prévention spécialisé, https://www.alcool-info-service.fr/ où l’on vous conseille des moyens de communications divers (par chat ou téléphone) , ou bien des renseignements sur l’alcoolisme. On trouve également un outils de mesure sur sa consommation personnelle. La section « jeune » du site nous apprend qu’en moyenne, 93 % des personnes entre 18-75 ans ont déjà consommé de l’alcool, un jeune de 15 ans ou plus consomme en moyenne 12 litres d’alcool (pur) par an.
L’alcool reste la première cause de mortalité sur la route en France, en particulier chez les jeunes.
* https://solidarites-sante.gouv.fr/
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