Lisa Azuelos, Olivia Gaillard, Eris Debardieu et Abd Al Malik. La réunion d’une réalisatrice, une témoin, un scientifique et un artiste a produit une table ronde sur la prévention du harcèlement et du sexisme à l’école particulièrement intéressante.
Face au sexisme la libération de la parole permet une interrogation concrète sur les violences dans les écoles, par des témoignages, récits, recherches, etc. Lutter contre le harcèlement et le sexisme commence dans les écoles, en éduquant les enfants à l’humanisme, à la bienveillance et à casser des assimilations sexistes.
Violences à l’écoles : violences ordinaires ?
Quand on entend harcèlement on écoute des témoins. Olivia Gaillard raconte son histoire d’une jeune collégienne harcelée dans son livre, Les souffrances cachées. Un témoignage instigateur d’une volonté d’apprendre le vivre ensemble, passage obligé pour lutter contre le harcèlement.
Brimades et harcèlement, la tolérance consciente ou non des adultes face à la violence favorise sa propagation particulièrement dans les écoles. En effet, le harcèlement se caractérise par la répétition de violences physiques, verbales, sexuelles et autres. Un phénomène mis en extension par les réseaux sociaux relatant d’une mode de la violence.
Harcèlement et sexisme
La péjoration du féminin est la cause d’un harcèlement des filles et des garçons, par la propagation de stéréotypes et de préjugés sexistes comme « les filles sont plus sensibles que les garçons ». La nécessité de retravailler les modèles des enfants semble être une solution. Selon l’artiste rappeur Abd Al Malik pour qui la sensibilité est une part humaine et non pas réservée aux femmes.
« Être subversif en tant qu’artiste c’est être capable de dire je t’aime » – Abd Al Malik
Face au harcèlement et au sexisme dans les écoles, une prévention est essentielle avant qu’harcèlement il y ait, car « là où est le danger, là est ce qui sauve » (Friedrich Hölderin)
Prévention
Il doit y avoir une libéralisation de la parole, une grande majorité des élèves ayant parlé de leur problèmes ont vu une baisse des difficultés contrairement aux autres qui ne parlent pas, eux vont voir les problèmes empirer. Actuellement, nous sommes dans une période où la parole se libère mais malheureusement pas assez à cause des représailles.
La prévenance n’est pas un « concept mou » car cela reste avant tout un combat politique pour la non-violence, l’égalité et pour finir la solidarité. Ce combat contre le harcèlement ne vise pas uniquement les enfants mais les hommes et les femmes, nous tous. Ce combat peut être dur mais les victoires sont possibles, des victoires provisoires qui aboutiront à une victoire finale.
Le harcèlement est un combat pour tous, car cela peut arriver à n’importe qui, votre meilleur(e) ami(e), votre soeur, votre collègue de travail. Il faut stopper cette peur de la parole, la peur de subir bien pire.
Dans cette conférence nous avons pu voir cette victoire avec Olivia Gaillard, car à 17 ans, elle va publier un livre Les souffrances cachées (2015), elle parle du calvaire quotidien qu’elle a subi durant 4 ans de la 6ème à la 3ème. Malgré les mots très durs, elle participe à des conférences et des formations pour la protection de l’enfance, c’est son combat permanent.
Clara Daver, Erwan Croguennec