Cuatro y Quena, de Thomas Torres
Thomas Torres est né au Chili. Dans ce documentaire, il nous raconte sa famille à travers la relation compliquée que son père Osvaldo a tissée avec son jeune frère de 25 ans, Martin. Contrairement au réalisateur, Martin est né en France après qu’Osvaldo ait fui le régime de Pinochet. On constate, un peu impuissant, l’impossible partage entre ces deux personnages peu diserts, et aux univers trop différents. Le père, artiste et intellectuel, est tourné vers la création artistique et vers son pays d’origine. Le fils a grandi dans la culture urbaine d’Aulnay sous Bois, il publie et met en scène sur Snapchat ses rodéos à moto, ses soirées où la consommation du cannabis est courante, et les provocations de sa bande de petits délinquants envers la police. Le télescopage de ces deux mondes est brutal et on ne sait d’ailleurs rien de la réaction du père qui découvre peut-être avec ce film la vie parallèle de son fils pourtant inséré professionnellement. La rencontre des deux générations se fait grâce à la musique et à un enregistrement en studio. Le thème de la transmission semble un peu plaqué, et on ne sait pas trop au final si ce n’est pas Thomas Torres qui cherche quelle relation il peut entretenir avec son frère.
Olivier Rondot