Jeunesse triomphante

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Par Paul Le Du

Tout un petit monde qui s’agite. Ils attendaient ça depuis longtemps, trop longtemps. A vrai dire, depuis que les nominations pour la cérémonie de remise des prix avaient été publiées. L’événement qui aimante autant d’adolescents ce mercredi, c’est le concours Jeunes réalisateurs. Et il va bientôt rendre son jugement.

Des jeunes venus des quatre coins de l’Eure et de la Seine-Maritime arrivent au compte-goutte. Tous se pressent de prendre place dans la salle 2 du Pathé Evreux. « J’ai coché les jours sur mon calendrier ! » lance à la volée l’un de ces ados impatients d’en découdre. Justine et Lucie sont étudiantes au lycée Jean Prévost de Montivilliers, en section cinéma. Dès lors, il était naturel sinon évident qu’elles allaient y participer, comme un prolongement nécessaire à leur formation. Ou passion, plus exactement.

Avec les dix autres membres du collectif, elles ont répondu à l’appel à films lancé en avril dernier par le Festival. Un collectif chaperonné par la ville de Montivilliers, et notamment du Service Jeunesse de la municipalité. Michael Cep, coordinateur du service jeunesse, le confie « ils ont tout fait de A à Z ». Encore que pour le montage vidéo, c’est l’association Grain à Démoudre qui se fait meunière de fortune, afin de finaliser la fabrication du projet audiovisuel de l’équipe.

Justine et Lucie, étudiantes au lycée Jean Prévost.
Justine et Lucie, étudiantes au lycée Jean Prévost.

Autour du thème « Je suis jeune »

Ce concours, organisé conjointement par le Ceméa de Haute-Normandie, le CRIJ de Haute-Normandie, la Direction De la Cohésion Sociale (DDCS) de l’Eure et celle de Seine-Maritime, réunit neuf groupes à ce stade de la compétition, après une sélection des meilleurs projets en première lecture. Pour la suite, ce sera le Jury Jeune de l’événement qui sera seul juge.

Et cette année, c’est le thème « Je suis jeune » qui invitait toutes les équipes à réfléchir. Vaste thème, tant les possibilités d’exploration sont nombreuses. La leur, d’exploration, les conduira à s’intéresser aux nouvelles technologies.

Un film de trois minutes où l’on suit plusieurs destins évoluer parallèlement, et qui se croisent et se décroisent, à la manière de la trilogie filmique d’Alejandro Gonzalez Iñarritu (Amours chiennes, 21 Grammes, Babel). Concernant le message qu’elles souhaitaient transmettre dans ce film, Justine et Lucie entonnent d’une seule voix, « on souhaitait casser les préjugés sur les jeunes, ceux que peuvent avoir les adultes ». Le sempiternel choc des générations.

Le Grand Détournement

Ils ne savent pas et préfèrent ne rien entendre. Un discours largement partagé dans les gradins, comme en témoigne les productions successives. Mais un modus operandi bien différent d’un film à l’autre. Du court-métrage scénarisé au détournement de film ou d’émission du paf, en passant par le journal d’investigation ou dans la poésie, c’est un cocktail détonnant, rafraîchissant d’idées et de messages porteurs de sens que véhiculent chacune des créations. Créations que découvrent par la même occasion « ces concurrents » d’un instant.

Oh, il y a bien des adultes présents dans la salle, et d’après les applaudissements nourris qui suivent chaque projection, ils passent aussi un merveilleux moment !

Les équipes répondent aux questions et défendent leurs créations.
Les équipes répondent aux questions et défendent leurs créations.

« Réalisatrice, scénariste, ou même le travail d’acteur. On découvre encore mais on verra bien ! »

Pour la majorité des participants, c’était la première expérience du style. Justine et Lucie avouent, des étoiles dans les yeux « c’est impressionnant d’apparaître ainsi sur un écran de cinéma. Ça donne vraiment l’envie de recommencer ». D’ailleurs, le collectif de Montivilliers a déjà prévu de se reformer afin de réaliser un nouveau film pour cet été.

Quant à elles, ce sont des rêves pleins la tête qu’elles comptent poursuivre, avec l’espoir fou qu’un jour, elles puissent vivre de leur passion. « Réalisatrice, scénariste, ou même le travail d’acteur. On découvre encore mais on verra bien ! »

A Marvin, star de Tellement Faux -par des jeunes du centre social Passerelle d’Evreux, lauréat du concours Jeunes Réalisateurs-, le mot de la fin.

« Maintenant, je vais faire mes devoirs. »

Les films seront disponibles sur Internet début Janvier sur le site du CRIJ de Haute-Normandie.

Paul Le Du